Sur le chemin de la métamorphose
Ma peinture, jusqu'à mon arrivée sur l'Ile de la Réunion, était une restitution de mes impressions, des instants nourriciers, des résurgences de mon origine. Couleur du temps passé, envoûtement et espace de jeu originel, mon travail reflétait les prémices de ma vie.
Avec cette nouvelle source qu'il faut apprivoiser, je dois nourrir mon inspiration en sommeil. Il faut écouter, sonder mes impressions nouvelles.
Je fus enivrée par tant de changement, déstabilisée, impossible de contrôler toutes ces émotions. Cette jeune liqueur pénétrait par tous les pores de ma peau m'empêchant de respirer. Mais avec le temps, je redonne à cette essence juvénile un sens. J'essaye de distiller cette sève pour en restituer le flux actuel. Plus de résurgences primitives, aux couleurs de l'enfance, juste le temps présent.
Interminables conséquences, chaque faits, déplacements de molécules, odeurs, couleurs, lumière, tant d'influences, comment ne pas se trouver transformée. Comme un goutte à goutte qui se diffuse dans mes veines. Je suis jour après jour transfigurée.
QUEL PLAISIR DE SE VOIR MUER !
Conséquences du temps qui passe et chaque jour nouveau, je me relève métamorphosée, sortant de ma chrysalide, pour donner et créer une nouvelle écriture.
Inteminable car cette mutation est sans fin, évolution constante, à chaque rencontre, chaque nouvelle incandescence qui galvanise mes sens. Je remodèle les signes, le trait et les traces sur la toile.
Pour que ce langage visuel soit fluide, je dois comprendre, distiller la moindre particule. Que l'essentiel offre une nouvelle écriture simple et riche d'émotion. Que le lecteur découvre et comprenne le sens de l'image, de la phrase qui s'ouvre devant lui.
C'est une quête, la découverte de mon nouveau monde intérieur.